La chirurgie colo-rectale

Introduction

La chirurgie colo-rectale est la chirurgie du côlon et du rectum. Elle peut se faire par des incisions verticales ou horizontales sur l’abdomen. On parle alors de laparotomies. Depuis quelques années, l’utilisation d’une caméra et de micro-instruments permettent aussi de réaliser ces interventions : il s’agit de la cœlioscopie. La chirurgie du côlon et du rectum est utilisée pour certaines pathologies du côlon comme : les cancers, la diverticulite ou sigmoïdite, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn ou la recto-colite ulcéro-hémorragique, et parfois en cas de trouble de la perfusion sanguine du côlon (ischémie mésentérique). 

Anatomie

Le côlon et le rectum sont les parties terminales du tube digestif. Le côlon débute à la fin de l’iléon (dernière portion du petit intestin). Il comporte 4 segments (côlon ascendant, côlon transverse, côlon descendant, sigmoïde), 2 angles (angle colique droit, angle colique gauche) et se termine par l’ampoule rectale. L’appendice vermiculaire est appendu à la première partie du côlon qu’on nomme le caecum.

La fonction première du côlon est de déshydrater les selles en réabsorbant l’eau et des électrolytes. Les selles liquides sont déversées dans le caecum à travers la valvule de Bauhin à la partie terminale de l’iléon. Le côlon va progressivement réabsorber l’eau et les selles vont devenir solides dans le côlon gauche. Les selles sont accumulées dans l’ampoule rectale. A partir d’un certain volume, un réflex déclenchant l’envie d’aller au toilette.

Le caecum, le côlon transverse et le côlon sigmoïde sont des parties mobiles. On peut les utiliser pour les sortir et en faire des stomies. A l’inverse, le côlon ascendant, le côlon descendant et le rectum sont des parties fixées. 

Le caecum, l’appendice vermiculaire, le côlon ascendant, l’angle colique droit et la partie droite du côlon transverse sont vascularisés par l’artère et la veine mésentérique supérieures. La partie gauche du côlon transverse, l’angle colique gauche, le côlon descendant, le côlon sigmoïde et le rectum, sont vascularisés par l’artère et la veine mésentérique inférieure. Ceci a une grande importance pour les interventions chirurgicales. Ces territoires vasculaires délimitent des zones de résection digestive. Toutefois, ces deux systèmes vasculaires sont anastomosés (c’est à dire qu’ils communiquent entre eux) permettant des résections courtes en préservant ces anastomoses.

Le cancer colorectal

Le cancer colorectal représente en France, 36 000 nouveaux patients par ans et il est responsable de 16 000 décès par an. C’est le troisième cancer le plus fréquent et le second cancer responsable de décès (10,6% des décès par cancer). On note que 60% des cancers se développe sur le côlon et 40% sur le rectum.

Le taux de survie globale à 5 ans est de 60%, mais le taux de survie globale après chirurgie – et en l’absence d’atteinte ganglionnaire et de métastase hépatique – est de 90% à 5 ans. Le cancer colorectal est lié à l’âge car 9 cancers sur 10 apparaissent après 50 ans. Enfin, l’incidence de cancer colorectal augmente depuis 30 ans (+50%).

Le dépistage par recherche de sang dans les selles à partir de 50 ans(Test Hemocult) et la coloscopie permettent de découvrir et de traiter des polypes qui sont le lit du cancer. La coloscopie est seul examen de certitude pour dépister le cancer colorectale. 

La chirurgie est le seul traitement curatif des cancer invasifs. Depuis les années 90, de nouvelles voies ont été développées et la cœlioscopie (pratiquée entre autres au Val d’Ouest) s’est imposée. Elle entraine moins de douleurs post-opératoires, une reprise du transit plus rapide, une diminution de la durée d’hospitalisation, une reprise plus rapide des activités, et une réduction de la morbidité de 50%. Plus récemment, la RAAC a fait son apparition permettant de réduire encore la durée d’hospitalisation, d’améliorer la reprise de l’activité et de diminué la morbidité due à l’hospitalisation.